Alors que la fin de l’année liturgique approche doucement (bientôt nous entrerons dans l’Avent), l’Eglise nous incite à approfondir notre réflexion et à nous attacher à l’essentiel. Ce sont deux veuves, deux femmes seules, âgées peut-être, mais surtout qui vivent dans l’indigence, qui vont nous guider dans notre réflexion. En regardant le geste de ces veuves qui faisaient partie, à l’époque de Jésus, des plus pauvres de la société, que me revient en mémoire une autre « pauvre » : Magda HOLLANDER-LAFON qui, dans son récit du camp de la mort intitulé « Quatre petits bouts de pain », évoque une page émouvante. Une femme eut la force de donner 4 bouts de pain, rassis, pour assurer la survie de la toute jeune fille qu’elle était : « Tu es jeune, tu dois vivre. Je ne peux plus le manger, ce pain ! » Cette parole, ce geste a donné à Magda la force de se relever, de vivre, de se battre dans cet enfer qu’était Auschwitz.
Nous ne vivons pas des temps aussi tragiques où la vie ne tient qu’à un fil ! Mais Dieu nous attend nous aussi dans les petits gestes de partage, d’amour de chaque jour : un sourire à un voisin qui ne va pas bien, un mot réconfortant à un jeune happé par la dépression, un repas partagé, un regard de compassion, un mot de consolation… C’est peu, c’est ‘rien’… mais ce petit rien insignifiant peut tout changer pour l’autre et ouvre mon cœur à l’Autre. Alors que, doucement, nous cheminons vers l’Avent, réfléchissons déjà comment nous allons inventer, chacun, chaque jour, de ces petits gestes d’amour qui, mis bout à bout, formeront une véritable chaine d’amour, tout autour du monde ! Ainsi tous nous pouvons partager nos richesses et faire advenir dès maintenant le Royaume de Dieu. Et si l’évangélisation passait par ces petits riens ?
Geneviève